ENTRETIEN: JAE MAF, un album en langue fang pour conquerir le Gabon, les Pays-Bas et le reste du monde.




 ENTRETIEN: JAE MAF, un album en langue fang pour conquerir le Gabon, les Pays-Bas et le reste du monde.

Bonjour Jae Maf, comment te portes-tu?

 Bonjour Svelt, je vais très bien et toi ?


Je vais bien merci! Pour ceux qui ne te connaissent pas qui est Jae Maf.



Jae Maf , de Mon vrai nom Ekang Obiang Junior, jeune artiste né au Gabon, j'ai passé la plus grande partie de ma vie aux Pays-Bas, actif dans le milieu musical depuis 2003, j'ai bossé dans différents projets aux Pays-Bas, ensuite au niveau du Gabon, et ce notamment avec le collectif "Invasion Barbare ". Aujourd'hui, je suis de retour avec un single qui annonce mon nouvel opus " Soso'o & Ebirane " entièrement en langue fang.


Comment se porte ta musique aux Pays-Bas?


Je ne suis plus actif musicalement en néerlandais ou en anglais, mais je compte faire la promotion de Mon album en fang ici aux Pays-Bas.


Est-ce que l'on peut dire que tu as réussi à te faire une place dans ce pays?


En 2011, j'ai eu une proposition de contrat avec une maison de disque, mais à cette époque, nous n’étions pas d'accord sur leur vision artistique par rapport à moi. Finalement, j'ai abandonné. Aux Pays-Bas, je suis très bien installé, mais moins comme artiste et plus comme promoteur, je prépare même en ce moment un concert de reggae en mai 2017. Au passage, je compte vraiment m'imposer artistiquement avec mes futurs projets en langue fang. 



Qu'est-ce que tu penses du  rap néerlandais? 


Je suis fan de rap néerlandais, depuis toujours. Je me reconnais à travers certains... D'autres sont des connaissances. Mais, récemment le rap néerlandais a vraiment décollé, beaucoup d'artistes sont écoutés à l'étranger, la qualité du produit a largement augmenté... Je sens qu'il y a plus de moyens. 


Qu'est-ce qui selon-toi particularise le rap néerlandais? 

La langue et le rythme.


Aujourd'hui, tu mets en avant ta langue maternelle (fang) dans tes morceaux, pourquoi ce choix?


Le rap a largement évolué depuis que je l’ai commencé, la musique a changé, et je me sens vraiment à l'aise à faire du rap en fang... Je dirai que c’est une évolution artistique de ma part. Mais je ne le fais que parce que je me sens bien en le faisant, et non pas par contrainte.



Ne crains-tu pas les barrières de langue au niveau des Pays-Bas?


Non pas du tout, c'est un pays très ouvert... Pour la petit blague, ils se disent tous que : "Bia bô na" est chanté en langue française. Ils apprécient très vite la musique étrangère ici

Est-ce à dire que le titre "Bia bô na" a rencontré un franc succès où tu es? 

Nous ne sommes qu'au début, je ne sais même pas si l'on peut dire que ce son a rencontré un succès en général, mais nous travaillons pour le faire connaître au grand public africain d'abord,  et ensuite néerlandais. Nous avons donc commencé avec le Gabon, la Cote d'Ivoire, le Bénin, et bientôt le Cameroun, et l'on verra la suite.



 Cliquez ici pour regarder le clip!


Le vidéo-clip de ce titre est-il déjà diffusé sur certains médias internationaux ? 


Oui, en Afrique... Nous avons des diffusions sur des chaînes câblées au Gabon et en Cote d'Ivoire, le Bénin ne tardera pas. Le clip est aussi disponible sur quelques sites internet.  Nous sommes à un peu plus d'un mois de promo.


Les paroles de "Bia bô na" et même de "Mône Kalba" sont très poignantes, est-ce l'engagement pour une cause qui te définit aujourd'hui?  



Généralement,  j'ai toujours eu un discours " raw" donc "cru". Il se trouve qu'avec l’évolution dans la vie, je suis à une période où j'ai plus de petits frères que de grands frères, donc, je dois jouer mon rôle de grand frère dans un premier temps. Mais, je suis avant tout un artiste et passionné de musique. Donc, je ne peut pas dire que je me définis aujourd'hui comme un artiste engagé pour une cause.

Certains pensent que tu t'es caché derrière la langue pour dire ce que tu penses de la situation politique du Gabon.
 
Mes paroles sont difficiles à traduire en langue française, car je puise essentiellement dans la culture fang. Je ne fais que partager mon éducation à mes petits frères. J'ai été éduqué dans la culture fang, même ici aux Pays-Bas, j'ai vécu avec mes deux parents qui parlaient  fang. Je suis moins à l'aise dans ce domaine en Français. Mais, toutes mes paroles sont traduites en français, anglais et néerlandais.




Est-ce que les titres "Bia bô na" et "Mône kalba" annoncent la teneur de ton album? 



"Bia bô na" est le premier single, "Mône kalba" a été enregistré bien avant. Mais il figurera comme bonus track. Je vous conseillerai d'attendre le deuxième single pour se faire une idée du projet. Il sera disponible entre juin et juillet 2017. 

Est-ce un projet éclectique? 


C'est le moins que l'on puisse dire. Il y aura beaucoup de surprises... L'album est très varié.

Et si tu nous parlais de ta casquette de promoteur. 

Il nous faudrait toute une interview... 😂 (blague) avec Mon petit frère au début 2010, nous avons fondé une compagnie nommée "Randstadparty", qui organisait des fêtes pour étudiants avec différents thèmes, et ce tout autour de ce que l'on appelle le "Randstad" aux Pays-bas . ( Utrecht-Amsterdam-Denhaag-Rotterdam...), une fois par mois avec des invités. En même temps, avec un associé, nous travaillons sur le site : http://thewwhoe.com/

Est-ce que tu as des projets dans ce sens pour le Gabon?


Pour le Gabon, non pas encore, mes projets sont strictement privés pour le moment... Mais j'observe le terrain et j'étudie les opportunités, car je compte rentrer et m'installer au Gabon d'ici quelque temps.



Quels sont présentement tes rapports avec les rappeurs gabonais? 


Ceux que je connais, on a toujours gardé des bons contacts... Tu m'as connu avec Lestat xxl, j'ai d'ailleurs un son avec lui pour son futur projet. J'en connais pas beaucoup, ceux que je connais, on entretient des relations en dehors du cercle musical ( beyond music). 

As-tu toujours un regard le rap gabonais et qu'en penses-tu? 


J'écoute plus la variété gabonaise... Mais il y a beaucoup de nouveaux artistes... J'en ai écouté qui sont très forts, mais je n'ai pas la possibilité de tous les suivre.


Merci pour ta disponibilité!


C'est moi qui te remercie mon type. 



Lbvlife/Avril 2017. 


 



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