B'LATINO LABYNGUI, UN MODÈLE POUR LES JEUNES DES QUARTIERS DIFFICILES.


B'LATINO LABYNGUI, UN MODÈLE POUR LES JEUNES DES QUARTIERS DIFFICILES.
Né le 25 septembre 1991, à Moabi dans la Nyanga, B'latino Labyngui de son vrai nom MANGUILA FRICE MARILYNN est un étudiant gabonais inscrit en 1ère année de thèse à la faculté de droit et sciences économiques de l’Université Omar Bongo. Artiste pluridisciplinaire et habitant de Kinguélé, quartier populaire de la capitale gabonaise dans lequel il a su faire face à la réalité en faisant de l’art un exutoire au mal-être que connaît ledit quartier.
Tout commence à la fin des années 90 au moment où le hip-hop USA prend un grand tournant avec la mort de 2pac et Notorious B.I.G.  La propagation dudit mouvement ne cesse de gagner les cœurs des  jeunes librevillois. N’étant encore qu’en 6e, B’latino Labyngui monte avec ses amis du quartier le MPF SQUAD (Mouvement Pour les Frangins) pour dénoncer les maux qui minent la jeunesse de Kinguelé. Mais il se fait remarquer en vendant les cassettes stéréo enregistrées dans sa chambre pendant la diffusion des émissions de rap sur Top Fm. Cette pratique lui rapportait en moyenne 1500 CFA et c’est de celle-ci que lui viendra le pseudonyme Labyngui en référence au collectif Nyabingui, car pour écouler lesdites cassettes, fréquemment,  Labyngui criait à tout va dans le quartier : « le dernier Nyabingui, Maat, M16, Lestate XXl, achetez ! ».
Afin de poursuivre et développer ses capacités entrepreneuriales, en 2007, grâce au dessin et au rêve  dû à l’influence de la culture urbaine américaine, il monte un groupe de graffiti intitulé ART2RUE GRAFF. Tout en gardant un pied dans le rap avec notamment des apparitions sporadiques sur certains morceaux et dans quelques feats, Labyngui et ART2RUE GRAFF montent des fresques sur les murs de la capitale gabonaise et se font découvrir à l’international via les documentaires de Trace tv, Canal Plus, France24 avant de se lancer dans le streetwear, de sortir les tee-shirts art2rue, Kindago, Kindaboy, Bacuss et d’accompagner d’autres graffeurs souvent battus par les forces de l’ordre et accusés à tort d’être les auteurs des tags  à caractère politique tel que le célèbre « Bongo doit partir ».
Ses heures perdues, Labyngui  les passe aux entraînements, car il est aussi international gabonais de taekwondo,  un sport qu’il a commencé à pratiquer à l'école primaire dans le but de pouvoir se défendre pendant les heures d’attente  qui s’écoulaient avant que sa mère  vienne le  chercher vers 20h,  à la sortie de son travail.
Bien qu’aujourd’hui Labyngui prépare une thèse en économie, il se dit toujours capable de poser sur beat pour un hit, sur  un mur de pisse pour en faire un décor de selfie et sur un tee-shirt lambda pour le rendre  swagg.
Durant son parcours artistique, Labybgui a toujours représenté kinguélé et a eu la chance de faire des beaux et longs voyages au cours desquels il a pu  tagguer son nom dans les quatre coins du globe et pour cela, il remercie DIEU car il sait que ce n'est pas donné à tout le monde...


Lbvlife/juin 2017

Tags:

Share:

0 commentaires