Entretien: Cam ne rappe plus, il entreprend.


 Entretien : Cam ne rappe plus, il entreprend.


Qu'en est-il de l'actualité rap de Cam?

Mon actualité rap, c'est la sortie de l'album de KESSTATE, moi je ne rappe plus depuis 2011, je te l'ai déjà dit.

Peut-on avoir des explications relatives à ton retrait du rap?

Disons que je suis arrivé à un point de ma vie où je devais passer à autre chose.

2011-2017, six ans déjà, le rap ne te manque pas?

Le rap fait partie de ma vie, cette musique est toujours partout autour de moi, donc ça va, Je vais survivre.

Tu as parlé de l'album de KESSTATE, as-tu joué un rôle major dans sa mise en œuvre?

Non, mais j'ai encadré mes petits dans la musique et je me sens un peu responsable d'eux, leurs accomplissements sont aussi les miens.

Qu'est-ce que tu penses objectivement de cet Album?

Je pense qu'il est super bien élaboré, je suis seulement en train de le savourer, on y trouve des chansons, des morceaux de trap et surtout de magnifiques punchlines, je kiffe beaucoup.

Pour revenir à l'encadrement, aspires-tu à resurgir dans la production? 

Non, pas pour le moment, Peut-être un jour.

Vu que le rap est toujours autour de toi, quel est ton regard sur le rap gabonais présentement?

Aujourd'hui, à part quelques exceptions, il n'y a rien de très excitant. Je kiffe Do et sa clique, Tris, mes petits Sy et Kesstate, Syanure, MC Essonne, Bak Attack ben, je crois que c'est tout à part ça, je suis un gros nostalgique du bon Boom bap.

As-tu des explications au fait que le rap gabonais ne soit plus très excitant ?

Non, je pense que je ne suis plus acteur mais observateur donc les perspectives ont changé, mais aussi, je pense que les gars ne sont plus compétitifs, chacun se contente de faire son truc, à notre époque chacun voulait être meilleur que l'autre.


Le rap, c'est fini, aujourd'hui tu es entrepreneur, pourquoi ce choix?

Parce que j'ai vite compris que ça me convenait mieux compte tenu de notre environnement.
Quelle est ta perception de notre environnement?

Sois plus précis.

Penses-tu qu'il soit propice pour faire des affaires et quelles en sont les contraintes?

Le cadre juridique et fiscal est clairement contraignant, mais bon c'est plein de challenge qu'il faut surmonter. C'est très difficile, mais ce n'est pas la Somalie, on s'en sort.

Qu'as-tu déjà concrétisé dans l'entrepreneuriat ?

J'ai un cabinet de solution RH, j'embauche un total de 180 personnes actuellement, et j'ai créé un magazine entièrement dédié à l'emploi et à la formation.

Es-tu satisfait de ton chiffre d'affaires?

Disons que je n'ai pas à me plaindre.

Que conseilles-tu aux jeunes qui en veulent, mais hésitent encore à se lancer?

De se lancer, il n'y a pas de mode d'emploi pour entreprendre juste de bonnes pratiques.

Le business plan est-il un élément majeur pour se lancer, selon toi?

Le business plan est un outil pour les banques, il faut avoir plutôt un besoin, un produit ou un service, une clientèle intéressée, des moyens pour les attirer et les retenir, le reste suivra.

Si on te demande de noter de façon globale l'entrepreneuriat au Gabon, quelle serait ta note sur 20? 

Disons 8/20.

C'est même pas la moyenne, comment justifies-tu ta note?

Le cadre juridique et fiscal qui est très contraignant. Le cadre juridique et fiscal c'est l'essentiel quand on veut entreprendre.

Pour finir, Cam bon rappeur aujourd'hui bon entrepreneur... c'est quoi ta formule?

Concevoir la vie comme un processus d'apprentissage permanent, demeurer optimiste et ne jamais détourner le regard de l'objectif.

Merci bien de chose !

À toi aussi ! 

LVBLIFE Février 2017.

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